Le no-kill (« pas de mise à mort ») est en vogue, en France. Alain Martin, « papy pêcheur de 79 ans » comme il se présente, fustige cette pêche sportive venue des États-Unis : « Le no-kill est surtout pratiqué sur les carpes, brochets, sandres, perches, silures, et en mer les mérous, thons, requins… Plus le poisson est gros, plus le pêcheur est content et plus le poisson se défend et plus on lui tire sur la gueule. Il faut parfois plus d’une demi-heure, surtout en mer, pour le sortir de l’eau. »
Il déplore également ce qui se passe pour le poisson, une fois extrait de son milieu naturel : « On décroche l’hameçon de sa gueule ou de sa gorge… S’il est trop enfoncé et que le pêcheur ne peut pas le retirer, il coupe le fil et le poisson repartira avec l’hameçon dans sa gueule. On le mesure, on le pèse, on le prend dans ses bras pour faire des photos. Ça dure… Après la remise à l’eau, un certain pourcentage meurt. »
Un silure record de 2,03 m pêché dans la Loire à Nevers
Lui voit la pêche comme « une pratique pour se nourrir » et non « un jeu sportif » : « J’aime manger le poisson que j’attrape et quand j’ai la chance de faire une très bonne pêche, je donne des poissons à mes amis qui se régalent eux aussi. »
Ivan Alfier, directeur de la Fédération de pêche de la Nièvre, défend le no-kill, à l’exception du no-kill « mal fait ». La Fédération promeut de façon « mesurée et ponctuelle » cette pratique de pêche.
Parcours dédiés
« On oriente sur des parcours no-kill dédiés à certaines espèces : black-bass en vieille Loire à Decize et à l’étang de la Perchette, truite fario en amont de Montreuillon sur la rivière Yonne et brochet à l’étang de Vaux. On n’est favorable ni au no-kill total, ni au prélèvement total. Le no-kill, en tout cas, pour la survie des poissons, c’est toujours mieux que de les garder. »
Quid de la souffrance invoquée ? Pour Ivan Alfier, « on n’a aucune étude sur la notion de souffrance du poisson, et ce qui est sûr c’est qu’il n’a pas de terminaisons nerveuses au niveau de la gueule. »
Il affirme encore : « Le poisson capturé et relâché dans de bonnes conditions va très bien, l’expérience le prouve, on le retrouve sur des parcours no-kill. Il faut ferrer rapidement. Si l’hameçon est pris trop profondément, couper le fil. Le poisson s’en débarrassera tout seul : c’est fin, ça rouille naturellement très vite. »
Précautions. Des pêcheurs préfèrent manipuler le poisson sous l’eau dans une épuisette, afin de ne pas abîmer la couche de mucus qui le protège des mycoses et bactéries pathogènes. « C’est l’idéal », confirme Ivan Alfier. « Et, sinon, le poisson est à garder le moins possible hors de l’eau. Des espèces comme la carpe sont plus résistantes que d’autres. »
Perrine Vuilbert
September 08, 2020 at 12:00PM
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« Pourquoi prendre un poisson si c’est pour le remettre à l’eau ? » La Fédération de pêche de la Nièvre répond - Le Journal du Centre
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